CosyFood

Méthodologie et dynamique de travail

Le consortium CosyFood est un projet de recherche en co-création avec 4 partenaires : 3 partenaires dits « de terrain » (les initiatives alimentaires bruxelloises) et un partenaire scientifique. La coordination du projet était assurée par l’IGEAT, le partenaire scientifique. La co-création s’est déroulée durant toute la durée du projet, de la conception des outils à leur mise en œuvre, ainsi que pour l’interprétation et l’analyse des résultats. Nous avons pratiqué cette co-création de manière restreinte, au sein du consortium de recherche, avec les personnes impliquées au quotidien dans le projet. Mais aussi de manière plus large, avec les publics et partenaires de chacun des trois partenaires de terrain.



Le Consortium CosyFood{PNG}

Afin de mener des évaluations participatives et d’ancrer le processus d’évaluation et de recherche dans la réalité des trois acteurs de terrain, nous avons construit les différents outils en partant d’une méthodologie-cadre, l’approche Principes, Critères & Indicateurs (PCI). Elle permet de relier des indicateurs de durabilité aux principes généraux de cette durabilité. La démarche se fonde donc sur la construction d’une arborescence hiérarchique et imbriquée entre des principes d’action, des critères exprimant les conditions de respect de ces principes et des indicateurs mesurant l’état des critères auxquels ils sont reliés.

Deux outils ont été développés par l’ensemble des partenaires. Chaque partenaire de terrain s’est également focalisé sur un outil lié à des enjeux propres. La co-construction de l’ensemble de ces outils a constitué en des processus longs, lents et itératifs. Les outils en construction se sont nourris mutuellement les uns des autres, via les activités des différentes personnes impliquées dans le projet.

« Il y a de la richesse dans l’approche en co-création ; c’est bien de prendre le temps mais parfois on en fait un peu trop. Le trop participatif et collectif entraîne de la lourdeur »

« Parfois, j’ai l’impression que personne ne change vraiment de posture : les scientifiques restent trop scientifiques sans prendre en considération la nature différente du résultat qui peut aboutir ; les acteurs de terrain restent trop acteurs de terrains et se déresponsabilisent du côté recherche et des exigences qui vont avec. Je ne sais pas si c’est une question d’ignorance ou d’intérêt ou d’envie… ».

« On est allé puiser dans les ressources de chacun et on les a mises en commun, consulté, on s’est mis d’accord, ... C’est de la maturation en commun ; si on faisait de l’aviron, je dirais qu’on rame bien ensemble. Ceci dit, tous se mettre d’accord, c’est plus lourd. On pourrait être moins dans la co-création pour aller plus vite, mais en fait le cheminement est précieux, donc nous sommes résolument dans la co-création, ne nous faisons pas dans l’économie de nos énergies respectives et faisons avancer le processus ensemble. C’est moins efficace, mais j’ai conscience que cela permet d’avancer ensemble. C’est difficile pour moi (par rapport à ma personnalité), mais positif au global. »

« Le processus de co-création a tout de même été positivement évolutif. Aujourd’hui, on se connait mieux, et je pense que plus on se connait, mieux on co-crée. Aujourd’hui, chacun sort un peu de sa posture, de sa zone de confort. Au final, je dirais qu’on a fait certaines choses en co-création et d’autres moins. Par exemple, au moment de définir le processus des consultations, je trouve que l’IGEAT a eu trop influence sur le contenu de ce processus. »



Les liens entre les différents outils{PNG}

A différents moments-clé, nous avons été accompagnés par Collectiv-a, qui a facilité en intelligence collective un certain nombre d’échanges, souvent liés à des questions de fond particulièrement délicates et pour lesquelles la présence d’une personne externe était nécessaire. Plusieurs co-chercheurs se sont formés également à ces pratiques. Ceci a permis d’utiliser ces outils autant pour nos réunions en interne que pour les ateliers que nous avons proposés pour les moments de participation large ou de valorisation.

« Les outils d’intelligence collective ont été d’une grande aide pour faciliter la co-création et les prises de décisions stratégiques »

« J’aime assez bien les exercices imposés. Ils me surprennent, me bousculent. Ce n’est pas la manière que j’aurais eu d’aborder la chose, mais nous savons tous qu’il n’y a pas une manière mais que la richesse est dans le processus »